Le Jardin du Palais Royal
Au plus loin que l'on remonte
il y avait une grande forêt de chênes avec en lisière quelques villas gallo-romaines.
On retrouva des vestiges de deux grands bassins datant de l'an 270 lorsque de nouveaux arbres furent plantés en 1781. L'un de ces bassins avait la même dimension que tout le jardin actuel.
Ce jardin du Palais Royal
dessiné par Pierre Desgots jardinier du roi Louis XIII comportait deux allées bordées d'ormes.
(Pour la petite histoire, Pierre Desgots (fils du jardinier du roi Jean Desgots) est le beau-frère du grand jardinier André Lenôtre. Seront également jardiniers du roi son fils Pierre II et son petit fils Claude qui seront les collaborateurs de leur oncle et grand-oncle André Lenôtre. Simon Bouchard, responsable des orangers des Tuilleries fut l'autre beau-frère jardinier d'André Lenôtre)
Le Palais Royal et son jardin
En 1730 les vieux ormes et des marronniers furent abattus mais restait encore heureusement quelques ormes, des tilleuls et l'arbre de Cracovie.
Jardin en 1730
Avec la construction des rues de Montpensier, de Beaujolais et de Valois, le jardin passa de 333 sur 143 mètres à 275 sur 100 mètres.
Interdit aux soldats, aux gens en livrée et aux femmes en tablier,
il était le lieu où les femmes aimaient à se montrer.
Aussi, le 22 novembre 1787 ce jardin fut-il le témoin de la première conquête du lieutenant Bonaparte.
LA
Ce jardin était entouré de nombreux cafés
Le café de Foy, le café glacier Corazza, le café du Lycée des Arts, le café du Phénix, le café des Mille Colombes qui deviendra le café Guillemot, le café Hollandais, le café de l'Europe qui deviendra le café du Périgord, le café de Chartres qui deviendra le Grand-Véfour, le café restaurant le Véry, le café restaurant des Trois frères Provençaux, le café du Caveau (ou du Perron), le restaurant du Petit Véfour, le café Février qui deviendra le café Borel, le café Méchanique, le café du Valois.
Mais il en est un que nous connaissons grâce à Louis Léopold BOILLY
Le café LAMBLIN
(fondé en 1805).
Tableau que vous pouvez admirer au Musée du Louvre.
La police n'ayant pas le droit de pénétrer en ce jardin, on put voir, devant le café de Foy, Camille Desmoulins debout sur une table appelant la foule à prendre les armes :
"Citoyens, le renvoi de Necker est le tocsin d'une Saint Barthélémy des patriotes. Ce soir même tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ de Mars pour nous égorger; il ne nous reste qu'une ressource, c'est de courir aux armes."
Il fallait un signe de ralliement, la couleur verte fut choisie et les feuilles des arbres du jardin du Palais Royal servirent de cocardes.
Après les jacobins et les tricoteuses,
le jardin, les cafés, les tripots virent
les Merveilleuses
(tuniques de gaze transparentes, décoltés généreux, perruques colorées et chapeaux extravagants)
et les Muscadins
(habits étriqués, cheveux poudrés au vent, parfumés de musc, un baton nommé "le pouvoir exécutif" à la main).