Musée Carnavalet (1)
"Dieu merci, nous avons l'hôtel de Carnavalet. C'est une affaire admirable : nous y tiendrons tous, et nous aurons le bel air."
"Comme on ne peut pas tout avoir, il faut se passer des parquets et des petites cheminées à la mode, mais nous aurons du moins une belle cour, un beau jardin, un beau quartier."
"Et nous serons ensemble"
écrivait Mme de Sévigné le 7 octobre 1677.
Après avoir vécu avec son époux aux Rochers (près de Vitré), au Buron (près de Nantes), à Paris (dans le Marais)
(Quelques dates dans le Marais =* 1 bis place des Vosges où elle est née le 6 février 1626 et où elle vécut jusqu'en 1636, * en 1637 : rue Barbette avec son tuteur, * puis en 1639 : rue des Francs Bourgeois au n° 39, * rue des Lions au n° 11 jusqu'en 1651, * de 1651 à 1668 : rue du Temple, * de 1669 à 1672 : 8 rue de Thorigny, * de 1672 à 1677 : rue des trois Pavillons au n° 14, * en 1677 : rue Courteauvillain -actuellement 8 rue de Montmorency- où l'hôtel était tantôt trop grand et d'un entretien coûteux et trop petit pour les nombreux carrosses qui se présentaient à sa porte, mal situé du fait que les voisins étaient déplaisants, de plus le salon était mal exposé... !!!! ),
Mme de Sévigné (veuve d'un mari tué lors d'un duel pour les beaux yeux de sa maîtresse Ninon de Lenclos en 1651) venait de louer pour 2500 livres cet hôtel pour loger sa nombreuse famille c'est-à-dire : son oncle l'abbé de Coulanges, son fils Charles, et durant leurs séjours à Paris sa fille Françoise et son gendre (comtesse et comte de Grignan) ainsi que leurs enfants.
Mme de Sévigné occupera le premier étage du bâtiment principal, l'abbé de Coulanges le premier étage de l'aile droite, le jeune marquis de Sévigné Charles le premier étage dans le bâtiment de façade, tandis que le comte et la comtesse de Grignan occuperont le rez de chaussée.
Cet hôtel sera la résidence à Paris de Mme de Sévigné jusqu'à sa mort en 1696.
En 1572 cet hôtel comportait une façade sur la rue comprenant un rez-de-chaussée et un comble mansardé, deux ailes sur une cour faites d'une galerie à arcades avec comble, le bâtiment du fond. Cette construction Renaissance était ornée en façade d'un portail surmonté de l'Abondance, de Lions et de Génies. L'aile gauche était ornée de macarons et d'un bas relief avec des Génies couchés tenant des flambeaux allumés tandis que l'aile droite comportait des Génies couchés tenant des palmes. Sur le bâtiment du fond des bas reliefs représentant Les Saisons. En 1654 Mansart s'occupe de travaux de modifications c-à-d une surélevation d'un étage de la façade sur la rue et des deux ailes. De nouveaux décors de style classique ornent alors l'hôtel en façade : La Force et la Vigilance, sur l'aile gauche : les Quatre Eléments, et sur l'aide droite : Junon, Hébé, Diane, Flore avec au-dessus les symboles des Quatre Vents.
Que reste-t-il des appartements de la famille de Sévigné ? Rien, tant les restructurations diverses et variées se sont poursuivies jusqu'à l'ouverture de cet hôtel en musée en 1867. En 1989 le musée Carnavalet annexait l'hôtel Le Peletier de Saint Fargeau offrant ainsi de nouveaux espaces d'expositions.
Mais qu'importe le souvenir de Mme de Sévigné est toujours présent puisque son bureau, des documents et des tableaux d'elle et de ses proches sont visibles.
L'origine de ce nom Carnavalet vient de la déformation du nom d'un ancien propriétaire le seigneur breton Kernevenoy qui fut l'écuyer d'Henri II et précepteur du duc d'Anjou.