REPONSE AU PETIT JEU

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Parlons Jardins.

Les jardins au XVII ème siècle étaient bien ordonnés que ce soit en France ou en Angleterre.

Dans ces jardins faits de broderies on poussa la mode jusqu'à tailler dans les ifs toutes sortes de formes, "L'Art Topiaire",sans se préoccuper de ce que l'on faisait subir aux végétaux.
"On accommode les jardins et les arbres comme un coiffeur accommode la barbe et les cheveux"
dira un mémorialiste de cette époque.
Cette mode venait de Hollande, mais c'est sous le règne de Guillaume III, stathouder de Hollande, devenu roi d'Angleterre en 1689, qu'elle fut poussée à la frénésie !
Le tableau "La vue des jardins de Versailles" par Gabriel Allegrain en 1689 nous montre des arbres torturés, taillés en pyramides, en pagodes qui telles des pièces montées de communion s'alignent piteusement le long de massifs de gazon triangulaires.

Et, lorsqu'il y a excès, il y a des personnes pour s'élever contre, telles que :

Jean Jacques Rousseau en France dans la "Nouvelle Héloïse"
"Je me figure un homme riche, de Paris ou de Londres, Maître de cette maison, et amenant avec lui un architecte chèrement payé pour gâter la nature. Avec quel dédain, il entrerait dans ce lieu simple et mesquin (Il parle du jardin de Clarens). Avec quel mépris il ferait arracher toutes ces guenilles! Les beaux alignements qu'il prendrait! Les belles allées qu'il ferait percer! Les belles pattes d'oie, les beaux arbres en parasol, en éventail! Les beaux treillages bien sculptés! Les belles charmilles bien dessinées, bien équarries, bien entourées! Les beaux boulingrins de fin gazon d'Angleterre, ronds, carrés, échancrés, ovales! Les beaux ifs taillés en pagodes, en dragons, en marmousets, en toute sorte de montres!
Les beaux vases de bronze, les beaux fruits de pierre dont il ornera son jardin! Je ne vois dans ces terrains si vastes et si richement ornés que la vanité du propriétaire et de l'artiste qui, toujours empressés d'étaler l'un sa richesse et l'autre son talent, préparent à grands frais de l'ennui à quiconque voudra jouir de leur ouvrage".

ou encore Alexander Pope en Angleterre qui se gaussa
"de l'art de tailler Adam et Eve dans les ifs".

Les jardins de cette époque étaient gris et verts et surtout très pauvres en fleurs.
Toutes ces critiques aidèrent l'horticulture à évoluer vers le naturel et à imiter la campagne.
Il faut rappeler qu'à cette époque beaucoup de gentilshommes visitaient l'Italie et tous rapportaient la vision inoubliable de la campagne romaine qu'ils ne rêvaient plus que d'imiter.
La mode de l'irrégulier et de la fantaisie s'installait.

Comment d'un jardin régulier pouvait-on passer à un jardin naturel ?

L'élève de Le Nôtre, Antoine-Joseph Dezaillier d'Argenville dans son livre "La théorie et la pratique du jardinage" de 1747, souligne que le jardin "doit plus tenir de la Nature que de l'Art" et s'il n'annonce pas encore le futur jardin paysager néanmoins il ménage des vues au-delà des limites du jardin lui-même sur des bois de futaie. Le jardin à la française vit encore ses toutes dernières heures dans le premier quart du XVIII ème siècle

En Angleterre il n'en plus de même :
Le jardin libre et sauvage est né, et, pour le voir à partir du jardin ordonné il fallait une fenêtre.
On ouvrit des ouvertures dans les murs sans les fermer par des grilles,
on ouvrit les allées, on coupa des ouvertures dans les haies,
sur ce jardin libéré et sauvage.
Et le promeneur anglais devant ces ouvertures de crier d'étonnement :
" Ah!  Ah! "
Le terme était né !
Les jardiniers Bridgemen, Kent, Lancelot, Brown, Sir Chambers, Repton en seront les artisans.

Ce terme "Ah! Ah!" qualifie donc les ouvertures vers un jardin libéré,
il est également employé par Dezaillier d'Argenville dans son livre comme faisant partie du jardin à l'Anglaise. 
Le "Ah! Ah!"  est le signe avant coureur des jardins romantiques anglais.

A vous de poser cette colle à d'autres personnes étonnées!
Ah Ah Ah Ah !